« L’espace, l’ultime frontière. Voici le vaisseau galactique « Enterprise ». Sa mission : explorer des mondes nouveaux et étranges, découvrir de nouvelles formes de vie et de nouvelles civilisations et s’aventurer dans les recoins les plus éloignés de la galaxie. »
Alors que Netflix vient de lancer la diffusion de la 2e saison de Star Trek Discovery, la plate-forme américaine CBS All Access serait à l’origine du retour à l’écran d’un personnage emblématique de la franchise : le capitaine Jean-Luc Picard.
Incarné avec brio par le très shakespearien Patrick Stewart, Jean-Luc Picard est un brillant officier de Starfleet, organisation dépendant de la Fédération des planètes unies, chargée de l’exploration de la Galaxie et de la défense de l’espace de la Fédération. A la tête du vaisseau spatial USS Enterprise, le Capitaine Picard commande une mission d’exploration scientifique dont l’objectif est de découvrir et étudier de nouveaux mondes, de nouvelles cultures.
Que peut-on apprendre du management avec une série TV ?
Dans l’ouvrage collectif « De MacGyver à Mad Men, Quand les séries TV nous enseignent le management », Benoît Aubert et Benoît Meyronin rappellent que « les personnages des séries font face à des dilemmes (y compris moraux), doivent rechercher des solutions sous contraintes, entrent dans des jeux de conflits et d’alliance pour saisir ou conserver le pouvoir, doivent gérer leurs collaborateurs (ou faire face à leurs managers et/ou à leurs pairs). » Les personnages de séries font partie intégrante de l’imaginaire collectif ; il est donc normal qu’ils nous inspirent.
C’est en particulier le cas d’un personnage comme le Capitaine Picard.
A la tête d’un équipage de plus de 1000 personnes représentant plus d’une dizaine d’espèces différentes, le Capitaine Picard fait face tous les jours à la complexité des relations interpersonnelles. Sa position le place souvent face à des injonctions paradoxales et ses décisions peuvent potentiellement emporter de lourdes conséquences pour ses hommes.

La figure du capitaine…
Dans l’épisode 18 de la 3e saison, le Capitaine Picard est enlevé pendant son sommeil par un étrange appareil de téléportation. Il se retrouve dans une cellule avec 3 codétenus d’espèces différentes : un cadet de Starfleet, Haro, de la planète Bolarus IX, le philosophe Kova Tholl de Mizar II et le guerrier Esoqq de Chalnoth. Eux aussi ont été enlevés.
Sur l’Entreprise, les mystérieux kidnappeurs ont remplacé le Capitaine Picard par un double et aucun de ses officiers ne s’est rendu compte de la supercherie. Mais bientôt, certains commencent à douter : le Capitaine, d’habitude si réservé et martial, flirte avec le médecin de bord, pousse la chansonnette et, surtout, donne des ordres irrationnels.
Lorsque ses nouvelles lubies commencent à mettre la vie de l’équipage en danger, les officiers finissent par destituer le Capitaine de son commandement, conformément aux procédures en place.
Le vrai Picard, lui, finit par démasquer ses geôliers. Son enlèvement n’était rien de moins qu’une expérience menée par une espèce humanoïde dotée du don de télépathie. Fonctionnant en réseau et sans notion d’individualité, cette espèce désirait observer et comprendre les rouages de l’autorité et du leadership. L’expérience était simple : mettre dans une cage un élève de l’Académie, Haro, dont l’ADN est d’obéir aux ordres de la chaîne de commandement (Picard en l’occurrence), le couard et opportuniste Tholl, le guerrier violent Esoqq qui rejette toute forme d’autorité… et le Capitaine Picard, un officier de légende rompu au commandement et dont la réputation a traversé toute la Galaxie.
Même si la méthode pose question, les kidnappeurs ne se sont pas trompés sur les qualités managériales du Capitaine Picard. Elles sont telles qu’un chercheur américain, Wess Roberts, et son co-auteur Bill Ross ont tenté de rassembler dans un ouvrage paru en 1996 les principales caractéristiques du leadership à la Picard.

« Make it So, Leadserhip Lessons from Star Trek The Next Generation », illustre à la perfection un leadership basé sur une forte capacité à manager les objectifs, l’urgence, les compétences individuelles et collectives de l’équipage, mais aussi le sens de l’initiative pour ne citer que quelques chapitres.
Pour autant, s’il fallait identifier l’essence du ledership picardien, je retiendrais 3 inspirations :
– le désir de faire grandir son équipe…
Fréquemment, le Capitaine Picard vient challenger ses officiers les meilleurs et encourage les moins bons. Quitte à bouleverser momentanément les équilibres de l’organisation, le Capitaine lance de véritables défis individuels et collectifs à son équipe. Ce faisant, celle-ci se découvre de nouveaux talents, de nouvelles capacités à faire et c’est ainsi que lorsque les crises adviennent, le collectif peut mieux y faire face et adopter une attitude résiliente.
… autour d’une vision qui rassemble
Le personnage du Capitaine Picard évolue au 24e siècle, une époque à laquelle la Fédération des planètes unies a développé un système politique mature. L’idéologie pacifique est le ciment de la société et c’est cette vision humaniste que le Capitaine personnalise. Face aux menaces et aux crises diplomatiques, c’est cette vision qui dicte ses actions comme son commandement. En plus, il ne la garde pas pour lui : il la communique à son équipage qui adhère, évidemment.
… et d’une éthique exemplaire
Starfleet est régi par un nombre important de règles et de procédures. L’univers de Star Trek est aussi un système juridique en soit, avec une constitution et des règles éthiques que chaque membre embrasse, comme la justice, la vérité ou le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le Capitaine est le garant de cette éthique qui, pour être ancrée dans le réel, implique pour lui d’être exemplaire. Cette infaillible exemplarité est une boussole qui explique pourquoi Picard reste l’un des personnages les plus emblématiques de la franchise Star Trek.
« Star Trek : The new generation, » série culte de 178 épisodes et 7 saisons, a été diffusée de 1987 à 1994.
POUR ALLER PLUS LOIN:
https://lifehacker.com/everything-i-know-about-leadership-i-learned-from-star-1786393695
https://www.businessinsider.fr/us/leadership-styles-we-can-learn-from-star-trek-2016-7
